Alors que des milliers de personnes se sont rassemblées au Royaume-Uni pour rendre hommage à la regrettée reine Elizabeth II après son décès la semaine dernière, des critiques de la monarchie ont saisi cette opportunité pour manifester leur mécontentement, arborant des pancartes telles que "Pas mon roi", en référence au nouveau roi Charles III. La réaction policière, avec des arrestations de manifestants, soulève des questions sérieuses sur la répression de la dissidence dans le pays.
Répression policière et liberté d'expression
Le groupe de défense des droits civiques, Liberty, a exprimé ses inquiétudes, déclarant dans un communiqué : "Il est très inquiétant de voir la police exercer ses pouvoirs de manière autoritaire pour réprimer la liberté d'expression". Certains manifestants, ayant critiqué publiquement la famille royale, ont été confrontés à des actions policières.
Symon Hill, un manifestant, a partagé son expérience après avoir été arrêté pour avoir questionné la légitimité du nouveau roi. La confusion entourant la base légale de son arrestation souligne l'incertitude entourant le droit à la libre expression au Royaume-Uni.
Loi controversée de 2022 : Élargissement des pouvoirs policiers
Hill a été informé par la police qu'il avait été arrêté en vertu de la loi de 2022 sur la police, la criminalité, la condamnation et les tribunaux, une législation controversée élargissant les pouvoirs de la police pour réprimer les protestations. Cependant, un communiqué de la police a ensuite indiqué qu'il avait été arrêté en vertu de l'article 5 de la loi sur l'ordre public de 1986, couvrant les infractions causant "du harcèlement, de l'alarme ou de la détresse".
Élargissement des pouvoirs policiers et liberté d'expression
Des experts en droit soulignent la portée considérable de ces nouveaux pouvoirs, permettant aux forces de l'ordre d'imposer des conditions lors des manifestations. L'offense de "nuisance publique intentionnelle ou imprudente", incluant la cause de "sérieux désagrément", suscite des préoccupations quant à la liberté d'expression.
Steve Peers, professeur de droit de l'UE et des droits de l'homme à l'Université d'Essex, souligne le caractère large de ces pouvoirs, notant que tout individu offensé par une manifestation anti-monarchique pourrait déclencher une réaction policière.
Risques pour la liberté d'expression
Le cas du barrister londonien Paul Powlesland, menacé d'arrestation pour avoir tenu une pancarte vierge, souligne l'effet inhibiteur de la simple menace d'arrestation sur la liberté d'expression et le droit de manifester.
Interrogée sur la position de la police à l'égard des opinions anti-monarchiques, la Metropolitan Police a répondu : "Les gens ont le droit à la liberté d'expression, et nous devons équilibrer les droits des manifestants avec ceux qui souhaitent pleurer et respecter".
Précédent dangereux pour la liberté de protester
Liberty, dans une déclaration à CNN, affirme que la loi de 2022 sur la police, la criminalité, la condamnation et les tribunaux rend beaucoup plus difficile la défense de ses convictions sans risquer la criminalisation. La semaine dernière a illustré comment cela étouffe notre liberté de protester, établissant un précédent dangereux pour l'avenir.
En conclusion, les événements récents soulèvent des préoccupations majeures quant à la liberté d'expression au Royaume-Uni, mettant en lumière les tensions entre la commémoration de la monarchie et le droit des citoyens de manifester pacifiquement.